La demande en soins et prothèses dentaires paraît intarissable. À l’échelle nationale, les frais pécuniers engagés dans ces travaux atteignent des proportions invraisemblables. Sans compter les préjudices esthétiques, fonctionnels, psychologiques que peuvent engager ces délabrements dentaires. Finalement, au cours d’une vie, le temps passé à réparer et remplacer les dents est de loin plus important que celui passé à instaurer de bonnes habitudes de prévention.

Pour ce qui concerne l’hygiène orale, il apparaît nettement que les chirurgiens-dentistes ont un peu trop laissé les coudées franches aux fabricants. Il suffit, pour s’en assurer, d’observer le choix pléthorique de brosses à dents dans les rayons des supermarchés. Ainsi l’on trouve des brosses de toutes les formes, de toutes les couleurs. L’un proposera un manche original ou une tête de brosse tout-en-un. L’autre trouvera une nouvelle cible marketing, de préférence absurde sur le plan scientifique. 
Nous nous efforcerons donc de vous proposer des arguments réfléchis, ceux qui sont soutenus par la littérature scientifique, ceux qui ne le sont pas, afin que le choix d’une brosse à dents manuelles, d’une brosse à dents électriques ou de moyens interdentaires devienne rationnel.
Nous nous intéresserons également au choix de la bonne méthode de brossage. Sur ce point les recommandations varient selon les pays. Là encore, le recours à la littérature scientifique, mais aussi à l’expérience de chacun, sera nécessaire. 

Cette journée sera ainsi, et naturellement, l’occasion de contrôler entre nous l’application de différentes méthodes de brossage et de s’assurer du bon calibrage des moyens interdentaires. 
Parce que soutenir nos patients dans une bonne et, bien souvent, nouvelle prise en charge de leur hygiène orale quotidienne n’est pas à la portée du premier venu, parce que c’est un métier, et parce que de surcroît c’est le nôtre, au même titre que réaliser un soin restaurateur, un détartrage, un onlay, une couronne, une prothèse amovible, il est grand temps de nous réapproprier le terrain de la prévention, et en particulier celui de l’hygiène orale.